De nouvelles violences ont éclaté dans les quartiers communément appelés Warabaley et Moustiquaire de la populeuse banlieue Balbala de Djibouti-ville, la capitale djiboutienne. Elles ont débuté jeudi 28 décembre 2023 et se sont poursuivies jusqu’au lundi 1er janvier 2024. Même si l’accalmie reste précaire.
Les violences ont opposé des membres des deux communautés qui cohabitent dans les quartiers, à savoir Afars et Somalis. Elles sont parties de jets de pierres entre jeunes et se sont vite aggravées, détruisant habitations et autres biens. De nombreux incendies criminels ont notamment été perpétrés.
Les forces de l’ordre, c’est-à-dire la gendarmerie et la police, sont intervenues, mais elles ont mis trop de temps à rétablir l’ordre. Leur intervention a donné un sentiment de laisser faire.
Selon nos informations, ces violences ne sont intercommunautaires que par les apparences. Elles auraient été suscitées par des sbires du pouvoir en place, ce qui suggère une commande d’en haut lieu destinée à diviser les deux principales communautés du pays dont l’unité est redoutée par le régime.
Un habitant de Warabaley a raconté à La Voix de Djibouti (LVD). ‘’Ça a commencé par des jets de pierres contre nos deux quartiers par une bande de jeunes d’autres quartiers. Nos jeunes ont riposté ensemble,
sans distinction d’appartenance communautaire. C’est après que la situation a dégénéré en affrontements intercommunautaires. Je pense que tout cela est téléguidé par des gens qui n’aiment ni les Afars ni les Somalis’’.
En tout cas, le bilan des affrontements est lourd de part et d’autre. Nos sources parlent de nombreux blessés et même de morts. Mais si nos reporters ont pu voir des dizaines de blessés, ils n’ont pas, à ce jour, pu identifier les personnes données pour mortes. Quant aux destructions matérielles, elles sont
considérables, faisant un grand nombre de sinistrés.
Rappelons que les quartiers Warabaley et Moustiquaire connaissent de telles violences depuis 2021. C’est donc un phénomène qui, depuis lors, revient presque chaque année. Sans que les autorités djiboutiennes
ne s’y penchent sérieusement et le fassent cesser. Pourquoi ? Les habitants concernés et les autres Djiboutiens se posent la question avec insistance. Le silence du régime et l’attitude des forces de l’ordre
confortent la thèse du phénomène voulu et provoqué d’en haut lieu à des fins politiques de division. A suivre de près