D’après une interview que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, a accordée à la BBC-Afrique le 30 aout 2024, la République de Djibouti a une solution miracle pour désamorcer le faux problème d’accès à la frontière maritime de la Somalie.
Cette histoire de MoU est un faux problème créé de toute pièce pour aggraver l’insécurité et la déstabilisation de la Corne de l’Afrique. La preuve, c’est problème entre l’Éthiopie et la Somalie pour un accès aux frontières maritimes de la Somalie n’a pas lieu d’exister parce que Mogadiscio et Addis-Abeba n’ont pas des frontières maritimes communes ni adjacentes.
Les deux pays ont simplement des frontières communes au niveau terrestre.
À qui profite donc ce projet d’accès à la mer de la Somalie par l’Éthiopie qui ne respecte aucune loi ou règle ?
Ce problème profite à des régimes mafieux ou dictatoriaux qui arrivent à se maintenir au pouvoir grâce à l’insécurité et la déstabilisation de la Corne de l’Afrique.
On trouve à la première place de ce régime mafieux celui de Djibouti. Le régime mafieux de Djibouti joue un rôle important à la pérennisation de l’insécurité dans la région.
La preuve, le mardi 13 aout 2024, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Porte-Parole du Gouvernement de Djibouti a déclaré, dans une interview exclusive à Asharq Al-Awsat : « En toute honnêteté, les positions des deux pays sur le concept de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale sont très éloignées l’une de l’autre », ajoutant que « la solution réside dans l’un des deux pays à abandonner sa position sur ces questions.
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahamoud Ali Youssouf, a exclu le succès de la médiation turque pour résoudre la crise entre les États de Somalie et d’Éthiopie, à propos de la location par cette dernière d’une base navale sur la mer Rouge, dans la région séparatiste du Somaliland, que le gouvernement de Mogadiscio rejette et considère “une violation de sa souveraineté”.
Aujourd’hui, ce même ministre de Djibouti propose, dans son interview à la BBC-Afrique du 30 aout 2024, une réunion entre l’Éthiopie et la Somalie sous l’égide de l’IGAD et cette réunion se tiendra à Pékin, en Chine.
En réalité, d’après des sources proches de la première dame de Djibouti et de la Somaliland, l’idée principale de Ismael Omar Guelleh pour atténuer la tension entre Mogadiscio et Addis-Abeba est le remplacement d’une force chinoise à la place de l’armée égyptienne qui a commencé à s’installer en Somalie pour l’aider à la protection de sa souveraineté.
Ces sources disent que Guelleh veut faire croire à l’internationale qu’il œuvre pour la paix alors qu’il ne fait qu’aggraver sciemment la tension et l’insécurité dans la région parce que l’arrivée d’une force chinoise à Mogadiscio poussera Hargeisa à faire venir sur son sol des forces armées taiwanais. Cette nouvelle va aussi inquiéter les forces occidentales stationnées à Djibouti et en Somalie.
À suivre…
Hassan Cher
Transcription et traduction de l’interview de Mahmoud Ali Youssouf sur BBC Focus on Africa TV : (https://x.com/WaihigaMwaura/status/1829568880974451198?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet) :
» Les positions des deux pays sur la question sont très éloignées, très asymétriques, et nous avons besoin qu’ils réfléchissent à un compromis, à un dialogue. Je pense qu’une fois assis autour de la table des négociations avec l’aide de pays comme Djibouti, le Kenya et d’autres pays de la région, ils pourront trouver un compromis. Mais il y a quelque chose de très, je veux dire, central dans ces discussions.
Faites-vous référence à la Somalie, qui a déclaré que son intégrité territoriale n’était pas respectée par ce protocole d’accord entre le Somaliland et l’Éthiopie ? La Somalie a dit cela, et je pense qu’il est important que la Somalie soit écoutée, et que son plaidoyer et son message soient entendus par tout le monde. Sinon, je pense que nous sommes également sur le point de proposer à l’Éthiopie une alternative à la route qu’elle veut emprunter vers la mer. Je suis curieux de savoir ce que vous proposez à l’Éthiopie. Je sais qu’ils utilisent votre port, ils utilisent Djibouti pour le moment.
Proposez-vous d’adoucir l’affaire pour eux ? Nous offrons la gestion à 100 % d’un port dans le nord, un nouveau corridor déjà construit. L’accès à la mer pour l’Éthiopie ne posera donc pas de problème. Le port sera situé à 100 kilomètres de la frontière éthiopienne.
Nous avons déjà proposé, comme l’a fait le président Gele, d’aider la Somalie et l’Éthiopie à trouver la voie du dialogue et à mettre fin à l’escalade. Craignez-vous que l’insécurité régionale, si elle n’est pas maîtrisée, ne s’étende à Djibouti ? Je veux dire que nous sommes tous déjà affectés par ce qui a été fait jusqu’à présent par le groupe terroriste Al-Shabaab dans notre région. Actuellement, nous sommes confrontés aux attaques du groupe Al-Houthi dans le golfe d’Aden et dans l’État de Bab al-Mandam.
Je pense que même si Djibouti est un pays stable, assez sûr, nous ne pouvons pas dire que les tensions dans les pays voisins ne nous affectent pas. C’est donc, comme je l’ai dit, une source majeure d’inquiétude si cette crise devait prendre une tournure d’escalade. Quel serait votre message aux gouvernements de l’Éthiopie et de la Somalie, même si vous avez observé les développements de ces derniers jours ? Nous appelons vraiment les deux gouvernements et les deux pays à la désescalade, d’abord dans les récits et la rhétorique.
Nous sommes prêts et Djibouti est prêt à reprendre sa médiation avec l’aide du Kenya et d’autres pays de la région. Nous nous rendrons à Pékin dans quelques jours. Nous aurons l’occasion d’y rencontrer tous les dirigeants.
Je pense que ce sera une bonne occasion pour Son Excellence le Président Gele de parler aux dirigeants de la Somalie et de l’Éthiopie et même d’essayer de trouver, disons, d’organiser une réunion, si possible, de l’IGAD afin que nous puissions discuter de cette question de la meilleure façon possible. »
The English translation of the article in French.
Djibouti/IGAD/China/Ethiopia/Somalia: Guelleh proposes a Chinese force to replace the Egyptian army to protect Somalia’s sovereignty.
According to an interview Djibouti’s Minister of Foreign Affairs and International Cooperation, Mahmoud Ali Youssouf, gave to BBC-Afrique on 30 August 2024, the Republic of Djibouti has a miracle solution to defuse the false problem of access to Somalia’s maritime border.
The MoU is a false problem created out of thin air to exacerbate insecurity and destabilisation in the Horn of Africa. The proof is that the problem between Ethiopia and Somalia over access to Somalia’s maritime borders does not exist because Mogadishu and Addis Ababa do not have common or adjacent maritime borders.
The two countries simply share land borders.
So who stands to gain from Ethiopia’s plan to give Somalia access to the sea, which does not respect any laws or rules?
This problem benefits mafia or dictatorial regimes that manage to stay in power thanks to the insecurity and destabilisation of the Horn of Africa.
Djibouti is at the top of the list of mafia regimes. The mafia regime in Djibouti plays an important role in perpetuating insecurity in the region.
In an exclusive interview with Asharq Al-Awsat on Tuesday 13 August 2024, Djibouti’s Minister of Foreign Affairs and International Cooperation and Spokesman for the Government of Djibouti said: « In all honesty, the positions of the two countries on the concept of respect for sovereignty and territorial integrity are very far apart, » adding that « the solution lies in one of the two countries abandoning its position on these issues.
Djibouti’s Minister of Foreign Affairs, Mahamoud Ali Youssouf, ruled out the success of Turkish mediation in resolving the crisis between the states of Somalia and Ethiopia, over the latter’s lease of a naval base on the Red Sea in the breakaway region of Somaliland, which the government in Mogadishu rejects and considers « a violation of its sovereignty ».
Today, in an interview with BBC-Afrique on 30 August 2024, the same Djibouti minister is proposing a meeting between Ethiopia and Somalia under the aegis of IGAD, to be held in Beijing, China.
In fact, according to sources close to the First Lady of Djibouti and Somaliland, Ismael Omar Guelleh’s main idea for easing the tension between Mogadishu and Addis Ababa is to replace the Egyptian army, which has begun to move into Somalia to help protect its sovereignty, with a Chinese force.
These sources say that Guelleh wants the international community to believe that he is working for peace, when in fact he is deliberately aggravating tension and insecurity in the region, because the arrival of a Chinese force in Mogadishu will force Hargeisa to bring in Taiwanese armed forces. This news will also worry the Western forces stationed in Djibouti and Somalia.
To be continued…
Hassan Cher
Transcript of interview with Mahmoud Ali Youssouf on BBC Focus on Africa TV: (https://x.com/WaihigaMwaura/status/1829568880974451198?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet) :
« The positions of both countries on the issue are very far, very asymmetric, and we need them maybe to think about compromise, dialogue. I think once they sit around the table of negotiations with the help of countries like Djibouti, Kenya, and others in the region, I think they can find a compromise. But something is very, I mean, central in these discussions.
I Are you referring to Somalia, who have stated that their territorial integrity is not being respected by this MOU between Somaliland and Ethiopia? Somalia said that, and I think that it’s important that Somalia is listened to, and their plea and message heard by each and everyone. Otherwise, I think we are also on the verge of even proposing to Ethiopia an alternative to that route that they want to the sea. I’m curious, what are you proposing to Ethiopia? I know they use your port, they use Djibouti at the moment.
Are you offering to sweeten the deal for them? We are offering 100% management for a port in the north, a new corridor that is already built. So the access to the sea for Ethiopia will not be a problem. It will be in the port of It’s 100 kilometers from the Ethiopian border.
We have already proposed, just President Gele did that just to help Somalia and Ethiopia really find a way for dialogue and stop that escalation. Are you worried that the regional insecurity, if left unchecked, could spill over to Djibouti? I mean, we are all already affected by what has been done so far by the terrorist group Al-Shabaab in our region. Right now, we are faced with the attacks from Al-Houthi group in the Gulf of Aden and the state of Bab al-Mandam.
I think although Djibouti is a stable country, quite safe, but we cannot say that tensions in the neighboring countries do not affect us. So it’s really, as I said, a major source of concern if that crisis happened to to take the escalation direction. What would be your message to the governments of Ethiopia and Somalia, even as you’ve observed the developments of the last couple of days? We are really calling both governments and countries to deescalate first in the narratives and the rhetorics.
And we are ready and Djibouti is ready to resume its mediation with the help of Kenya and other countries in the region. We will be traveling to Beijing in a few days’ time. We will have the opportunity to meet all leaders there.
I think it will be a good opportunity for His Excellency President Gele to talk to both leaders from Somalia and Ethiopia and even try to find, let’s say, organize a meeting, if possible, of IGAD so that we can discuss this matter in the best manner we can. »
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