Ismail Omar Guelleh est connu pour sa propension à mentir et à trahir celles et ceux qui lui font confiance. Il le fait à l’intérieur du pays comme à l’extérieur. Il ment aux Djiboutiens, n’épargnant pas sa petite clientèle politique. Il ment également à ses partenaires extérieurs.
Ainsi, il ne tient guère ses promesses dites électorales. Il suffit de relire sa brochure de campagne de 1999 et ses engagements ultérieurs pour s’en rendre compte. Il suffit de les confronter à l’état du pays et de sa capitale. Il n’a point respecté non plus sa promesse d’en rester aux deux mandats constitutionnellement autorisés. Il a supprimé, en avril 2010, la limitation constitutionnelle à deux mandats. Il en est à son cinquième tour et veut un sixième contre la constitution et le peuple.
A cet égard, la déception a été grande autour de lui, lorsqu’il a récemment déclaré, sous la plume de son ami François Soudan de Jeune Afrique, qu’il n’avait aucun dauphin. Il avait pourtant clamé qu’il en avait un en tête, et tel ou tel de ses obligés du ventre rêvait d’être son ‘’élu’’.
Dans ses rapports avec l’extérieur, l’on peut citer la promesse, non tenue, qu’il a faite aux Occidentaux de ne pas accueillir une base militaire chinoise. Il leur a menti pour ses intérêts particuliers.
Il manie encore la malhonnêteté dans la Corne de l’Afrique, avec la Somalie comme avec les autres pays limitrophes. Ainsi, il a salué l’élection à la présidence somalienne de Mohamed Abdullahi Mohamed dit Farmajo en 2017, avant de soutenir sans réserve ses opposants dont l’actuel président Hassan Sheikh Mahamoud.
Justement, l’actuel locataire de Villa Somalia, qui a appris à le connaître, vient de lui retourner son propre jeu de menteur. Il lui a notamment promis de favoriser son peu recommandable gendre Sadik John, second époux de sa fille Haibado Ismail Omar, pour succéder à Mahad Mohamed Salad à la tête de l’agence somalienne de renseignement et de sécurité, la NISA ou National Intelligence and Security Agency. Aux yeux du vieil autocrate djiboutien, lui-même issu du renseignement, la NISA est un tremplin pour la présidence somalienne. Il a donc calculé que, avec son aide, Sadik John allait prendre le pouvoir fédéral en Somalie après l’actuel président.
Riant doucement, Sheikh Mahamoud l’a entretenu dans ce rêve démesuré, le temps de se servir encore de lui pour son propre projet de pouvoir solitaire. Il lui a alors soutiré d’autres millions de dollars qu’il a distribués à des parlementaires corrompus en échange de leurs votes pour sa révision constitutionnelle fédérale controversée.
Une fois la révision ‘’adoptée’’, Mahamoud s’est empressé de nommer un certain Sanbalooshe à la tête de la NISA au lieu de Sadik John. Choc chez les Guelleh. Le gendre, qui ne ménageait pas sa peine pour porter les valises de dollars à Villa Somalia, a frôlé la crise cardiaque. Son beau-père aussi. Depuis lors, l’un et l’autre pleurent ensemble au son de ‘’Il nous a menti’’.
Voici, arrosé, le vieil arroseur de Djibouti…