- Pourquoi un projet financé par les fonds fédéraux américains est-il dans la main d’un privé inconnu ?
Le centre de bétail de Damerjog, financé à hauteur de 20 millions de dollars par l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international), a été conçu pour répondre à des enjeux sanitaires et commerciaux dans la Corne de l’Afrique. L’objectif était de soutenir les éleveurs de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie) et d’améliorer la qualité du bétail destiné à l’exportation, notamment en luttant contre les maladies animales comme la fièvre de la vallée du Rift. Cependant, ce projet, qui aurait dû bénéficier directement aux éleveurs et commerçants de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie), s’est retrouvée sous le contrôle de l’établissement Abou-Yaser International, une société créée le 7 juin 2006, appuyée par Ismail Omar Guelleh, le président de Djibouti, immatriculée sous le numéro 8007 auprès de l’ODPIC et dirigée par Mohamed Ahmed Naji.
Nom (sigle/acronyme) : Etablissement Abou Yasser Adresse postale : 1999 – Djibouti, République de Djibouti Tél. (253) 34 – 12 – 12 / (253) 87 – 27 – 28 Fax : (253) 34 – 12 – 13 Email : info@ets-abuyaser.com Site Internet : www.ets-abuyaser.com |
La question qui se pose est pourquoi un projet financé par des fonds publics étrangers est géré par un acteur privé, dont l’opacité soulève des interrogations. Le rôle d’Abou-Yaser International est d’autant plus suspect lorsqu’on considère les liens directs avec les élites politiques locales, notamment Ismail Omar Guelleh, et les accusations d’influence des mafias locales, telles que la mafia Qawlaysato, sur la gestion du centre. De plus, la société profite d’avantages fiscaux conséquents accordés par le gouvernement de Djibouti, selon un arrêté daté du 22 mars 2009, y compris des exonérations fiscales et douanières. Cela amène à se demander si le projet, initialement destiné à aider la population régionale, n’a pas été détourné au profit de quelques individus bien placés. « Arrêté n° 2009-0240/PR/MPICRP portant Agrément au Code des Investissements de la Société “Abou Yaser International S.A.R.L.”» Lien : https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/arrete-n2009-0240-pr-mpicrp-portant-agrement-au-code-des-investissements-de-la-societe-abou-yaser-international-s-a-r-l/
- Quels sont les liens entre Ismail Omar Guelleh, Qawlaysato, Cuba, Ahmed Ali Jimaleh, la Somalie et le centre de bétail de Damerjog ?
Ismail Omar Guelleh, président de Djibouti, est un personnage clé dans ce réseau d’influences économiques et politiques. L’établissement Abou-Yaser International, dont il aurait facilité la création, est un acteur majeur dans la gestion du centre de bétail de Damerjog, pourtant censé être un projet de développement pour les éleveurs de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie). La famille Guelleh, ainsi que d’autres acteurs comme Ahmed Ali Jimaleh, l’un des principaux responsables des opérations commerciales liées au bétail, sont associés à ce centre, qui bénéficie de privilèges particuliers, notamment la certification sanitaire pour l’exportation du bétail, ce qui soulève des doutes sur l’intégrité de ces transactions.
Les liens avec la mafia Qawlaysato, un réseau criminel régional qui, selon des informations, jouerait un rôle dans la gestion de certaines activités commerciales, y compris celles du centre de bétail, sont également préoccupants. Cette mafia aurait des connexions à la fois dans le commerce de bétail et dans le contrôle de certaines parties des gouvernements de l’Afrique de l’Est, ce qui faciliterait le détournement de fonds et l’exploitation des projets destinés à la population. En outre, monsieur Cuba, un autre acteur clé de la gestion du centre de Damerjog, est souvent associé à des intérêts politiques locaux et à des pratiques de surveillance des affaires économiques de Djibouti. Le rôle de ces acteurs dans l’exploitation du centre soulève des questions sur les motivations réelles de ces projets censés bénéficier aux éleveurs et commerçants de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie).
- L’objectif est-il l’appauvrissement des éleveurs et commerçants de l’Afrique de l’Est ?
Les actions de certains acteurs impliqués dans le commerce de bétail, notamment la gestion privée de centres comme celui de Damerjog, semblent indiquer une volonté de contrôler l’industrie de manière monopolistique. Le projet initial de soutenir les éleveurs et commerçants de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie) est perverti par des intérêts privés, qui profitent des financements étrangers et des exonérations fiscales pour maximiser leurs profits tout en mettant en péril les moyens de subsistance des éleveurs et commerçants.
L’exemple de l’embargo sur l’importation de bétail par l’Arabie Saoudite en 2019 met en lumière la fragilité du secteur et les risques sanitaires qui en découlent. Malgré la présence d’un centre censé contrôler la qualité sanitaire du bétail, des accusations de négligence et de détournement de contrôle sanitaire suggèrent que les bénéfices du commerce échappent aux éleveurs et commerçants de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie) exacerbant leur pauvreté. Par ailleurs, des informations concernant des transactions opaques et des réseaux d’exportation illégale révèlent qu’une partie importante des profits issus de ce commerce échappe à la population, renforçant la théorie que l’objectif réel pourrait être de favoriser un petit groupe d’acteurs influents au détriment des éleveurs. Lien : (2) Abu Yaser International Est. sur X : « 🇩🇯 عيد وطني سعيد جيبوتي 🇩🇯 🇩🇯 Bonne Fête Nationale DJIBOUTI 🇩🇯 🇩🇯 Happy National Day of Djibouti 🇩🇯 🇩🇯 June 27 🇩🇯 https://t.co/4aZchiNBXF » / X
- Quels sont les avantages des familles d’Ismail Omar Guelleh et de Hassan Sheikh Mahamoud ?
Les familles d’Ismail Omar Guelleh et d’Hassan Sheikh Mahamoud, président de la Somalie, semblent profiter de leurs positions de pouvoir pour accumuler des avantages financiers à travers des projets comme le centre de Damerjog. Pour la famille Guelleh, le contrôle d’entreprises comme Abou-Yaser International permet de capitaliser sur les ressources générées par le commerce du bétail, bénéficiant de privilèges fiscaux et d’un accès privilégié aux marchés internationaux. Hassan Sheikh Mahamoud, bien que moins directement impliqué dans ce centre spécifique, tire également parti de son influence pour négocier des accords commerciaux dans le domaine du bétail, avec des avantages en termes de revenus et d’exportations, ce qui renforce son pouvoir au sein de la région.
En conclusion, bien que le projet du centre de bétail de Damerjog ait été initialement conçu pour aider les éleveurs et commerçants de la région (Djibouti, Éthiopie et Somalie), il semble avoir été détourné au profit d’acteurs privés liés à des figures politiques influentes. Ce système monopolistique, couplé à des pratiques de gestion douteuses, contribue à appauvrir les éleveurs tout en enrichissant des familles politiques puissantes, ce qui soulève des questions sur l’efficacité et l’éthique de ces projets financés par des fonds étrangers.
- Comment les politiciens somaliens ont-ils réagi au monopole accordé à l’Ets. Abou Yasser?
Le 6 janvier 2025, plus de 100 députés somaliens ont exprimé leur vive opposition à la décision du président Hassan Sheikh Mohamud d’accorder un monopole exclusif d’exportation de bétail à l’entreprise Abou Yaser. Les parlementaires ont dénoncé cette décision comme une trahison des principes du libre-échange, prédisant qu’elle causerait une grave crise économique, notamment en paralysant les commerçants locaux et en appauvrissant les familles dépendantes de l’industrie du bétail. Ils ont souligné que cette mesure nuirait à la concurrence et à l’accès au marché, en consolidant le contrôle économique entre les mains d’un seul acteur, au détriment des petites entreprises et des éleveurs. Les critiques ont également mis en avant le passé controversé de l’homme d’affaires Abu Yaser et les risques qu’un tel monopole pose pour l’économie fragile du pays. Les députés ont appelé à l’annulation immédiate de cette décision pour protéger les intérêts du peuple somalien. Lien : (2) Inside Africa sur X : « More than 100 MPs from Muqdishu’s two houses of parliament have denounced President Hassan Sheikh’s decision to grant exclusive livestock export rights to Saudi born businessman, Abu Yaser, whose reputation they described as shadowed by a sordid past. The lawmakers condemned the https://t.co/xN174TE5Ma » / X
Hassan Cher
English translation of the article in French.
East Africa: Ets. Abou Yaser’s monopoly on livestock exports causes concern in Djibouti and anger among Somali politicians.
- Why is a project financed by US federal funds in the hands of an unknown private individual?
The Damerjog Livestock Center, funded to the tune of $20 million by USAID (United States Agency for International Development), was designed to meet health and trade challenges in the Horn of Africa. The aim was to support livestock farmers in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia) and improve the quality of livestock destined for export, notably by combating animal diseases such as Rift Valley fever. However, this project, which should have directly benefited livestock breeders and traders in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia), ended up under the control of Abou-Yaser International, a company created on June 7, 2006, backed by Ismail Omar Guelleh, the President of Djibouti, registered under number 8007 with the ODPIC and headed by Mohamed Ahmed Naji.
Name (acronym) : Etablissement Abou Yasser , Postal address: 1999 – Djibouti, Republic of Djibouti ,
Tel: (253) 34 – 12 – 12 / (253) 87 – 27 – 28 , Fax: (253) 34 – 12 – 13 Email: info@ets-abuyaser.com , Website: www.ets-abuyaser.com |
The question that arises is why a project financed by foreign public funds is managed by a private player, whose opacity raises questions. Abou-Yaser International’s role is all the more suspect when one considers its direct links with local political elites, notably Ismail Omar Guelleh, and accusations of the influence of local mafias, such as the Qawlaysato mafia, on the management of the center. In addition, the company benefits from substantial tax advantages granted by the Djibouti government, according to a decree dated March 22, 2009, including tax and customs exemptions. This raises the question of whether the project, initially intended to help the regional population, has not been hijacked for the benefit of a few well-placed individuals. “Arrêté n° 2009-0240/PR/MPICRP portant Agrément au Code des Investissements de la Société “Abou Yaser International S.A.R.L.”” (Order no. 2009-0240/PR/MPICRP approving the Investment Code for the company ‘Abou Yaser International S.A.R.L.’) Link: https://www.journalofficiel.dj/texte-juridique/arrete-n2009-0240-pr-mpicrp-portant-agrement-au-code-des-investissements-de-la-societe-abou-yaser-international-s-a-r-l/
- What are the links between Ismail Omar Guelleh, Qawlaysato, Cuba, Ahmed Ali Jimaleh, Somalia and the Damerjog cattle center?
Ismail Omar Guelleh, President of Djibouti, is a key figure in this network of economic and political influence. The Abou-Yaser International establishment, whose creation he is said to have facilitated, is a major player in the management of the Damerjog livestock center, even though it is supposed to be a development project for livestock breeders in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia). The Guelleh family, along with other players such as Ahmed Ali Jimaleh, one of the main people in charge of commercial livestock operations, are associated with this center, which enjoys special privileges, including health certification for livestock exports, raising doubts about the integrity of these transactions.
Links with the Qawlaysato mafia, a regional criminal network reported to play a role in the management of certain business activities, including those of the livestock center, are also a cause for concern.
This mafia is said to have connections both in the livestock trade and in the control of parts of East African governments, facilitating the detour of funds and the exploitation of projects intended for the population. In addition, Mr. Cuba, another key player in the management of the Damerjog center, is often associated with local political interests and oversight practices in Djibouti’s economic affairs. The role of these actors in the operation of the center raises questions about the real motivations behind these projects, which are supposed to benefit herders and traders in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia).
- Is the aim to impoverish livestock breeders and traders in East Africa?
The actions of certain players involved in the livestock trade, notably the private management of centers such as Damerjog, seem to indicate a desire to control the industry monopolistically. The initial plan to support herders and traders in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia) is being perverted by private interests, who are taking advantage of foreign funding and tax exemptions to maximize their profits while jeopardizing the livelihoods of herders and traders.
The example of the embargo on livestock imports by Saudi Arabia in 2019 highlights the fragility of the sector and the resulting health risks. Despite the presence of a center that is supposed to control the sanitary quality of livestock, accusations of negligence and detour of sanitary controls suggest that the benefits of the trade are escaping breeders and traders in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia), exacerbating their poverty. In addition, reports of opaque transactions and illegal export networks reveal that a significant proportion of the profits from this trade escape the population, reinforcing the theory that the real objective may be to favor a small group of influential players to the detriment of livestock breeders. Link: (2) Abu Yaser International Est. sur X : « 🇩🇯 عيد وطني سعيد جيبوتي 🇩🇯 🇩🇯 Bonne Fête Nationale DJIBOUTI 🇩🇯 🇩🇯 Happy National Day of Djibouti 🇩🇯 🇩🇯 June 27 🇩🇯 https://t.co/4aZchiNBXF » / X
- What are the benefits for the families of Ismail Omar Guelleh and Hassan Sheikh Mahamoud?
The families of Ismail Omar Guelleh and Hassan Sheikh Mahamoud, President of Somalia, appear to be taking advantage of their positions of power to accumulate financial benefits through projects such as the Damerjog center. For the Guelleh family, control of companies such as Abou-Yaser International enables them to capitalize on the resources generated by the livestock trade, benefiting from tax privileges and privileged access to international markets. Hassan Sheikh Mahamoud, although less directly involved in this specific center, also leverages his influence to negotiate livestock trade agreements, with benefits in terms of revenues and exports, reinforcing his power within the region.
In conclusion, although the Damerjog livestock center project was initially designed to help herders and traders in the region (Djibouti, Ethiopia and Somalia), it appears to have been hijacked to the benefit of private actors linked to influential political figures. This monopolistic system, coupled with dubious management practices, contributes to impoverishing herders while enriching powerful political families, raising questions about the effectiveness and ethics of these foreign-funded projects.
- How have Somali politicians reacted to the monopoly granted to Ets. Abou Yasser?
On January 6, 2025, more than 100 Somali MPs expressed their strong opposition to President Hassan Sheikh Mohamud’s decision to grant an exclusive livestock export monopoly to the Abou Yaser company. The parliamentarians denounced the decision as a betrayal of the principles of free trade, predicting that it would cause a serious economic crisis, notably by paralyzing local traders and impoverishing families dependent on the livestock industry. They stressed that the measure would undermine competition and market access, consolidating economic control in the hands of a single player, to the detriment of small businesses and livestock farmers. Critics also pointed to the controversial past of businessman Abu Yaser and the risks such a monopoly poses to the country’s fragile economy. The MPs called for the immediate reversal of this decision to protect the interests of the Somali people. Link: (2) Inside Africa sur X : « More than 100 MPs from Muqdishu’s two houses of parliament have denounced President Hassan Sheikh’s decision to grant exclusive livestock export rights to Saudi born businessman, Abu Yaser, whose reputation they described as shadowed by a sordid past. The lawmakers condemned the https://t.co/xN174TE5Ma » / X
Hassan Cher
Share