1. Pourquoi Guelleh fait des tournées auprès de la diaspora djiboutienne ?
Depuis le début de 2024, Guelleh mène une campagne intense en Europe et en Amérique du Nord, ciblant principalement la diaspora djiboutienne. Officiellement, ces tournées visent à renforcer les liens avec les expatriés et à promouvoir des projets tels que des logements à prix abordables pour la diaspora. En réalité, elles servent des objectifs criminels.
Derrière les apparences, Guelleh mobilise des membres pro-régime de la diaspora, souvent affiliés à des structures associatives ou des réseaux mafieux contrôlés par la police politique djiboutienne. Ces groupes recueillent les données personnelles et bancaires d’individus vivant en Occident. Ces informations sont exploitées sous prétexte de programmes fictifs, mais en réalité, elles sont utilisées pour des activités de blanchiment d’argent issues des activités criminelles du régime mafieux de Djibouti.
Les déplacements de Guelleh dans des pays tels que la Suède, la Norvège, la France, la Belgique et le Canada révèlent une tentative de renforcer les réseaux clandestins du régime en Occident. La collecte des données financières est un outil central dans cette stratégie de dissimulation de fonds illicites.
- Organisation du projet de blanchiment d’argent en Occident
Le régime djiboutien applique une méthode sophistiquée de blanchiment d’argent, structurée en plusieurs étapes :
Collecte de fonds illicites
Les sommes proviennent de trafics d’armes, de drogues, de la traite humaine, de financements liés à des groupes comme Al-Shabab et des biens mal acquis.
Implication de la diaspora
Les membres pro-régime de la diaspora reçoivent chez eux entre 30 000 et 50 000 euros en espèces de la part des responsables de réseaux criminels affiliés à Djibouti. Cet argent est ensuite déposé sur des comptes bancaires ou postaux appartenant à des individus pro-régime de Djibouti vivant en Occident.
Transferts vers Djibouti
Les fonds sont ensuite transférés vers des banques à Djibouti, principalement celles contrôlées par la famille Guelleh, comme la CA International Bank. Ce processus permet de légitimer les fonds sous forme d’entrées financières déclarées et provenant de l’Occident.
Gonflement des montants déclarés
Une fois les fonds arrivés à Djibouti, leur valeur est artificiellement multipliée dans les livres comptables. Par exemple, un envoi de 10 millions d’euros depuis l’Europe ou le Canada est déclaré comme équivalent à 100 millions d’euros sur place, effaçant ainsi les traces de leur origine illicite.
- Origine et montant des fonds blanchis
L’argent que le régime tente de blanchir proviennent de multiples activités criminelles :
- Trafic de drogues et d’armes : Des routes commerciales dans la Corne de l’Afrique facilitent ces échanges illégaux.
- Traite d’êtres humains : Le régime est accusé d’exploiter sa position géographique pour ces activités, notamment via les ports stratégiques de Djibouti.
- Financement du terrorisme : Des liens avec des groupes terroristes comme Al-Shabab aggravent la situation.
- Biens mal acquis : Corruption et détournement des ressources publiques contribuent également au flux d’argent sale.
Bien qu’il soit difficile d’évaluer précisément les montants impliqués, les experts estiment que ces opérations impliquent des dizaines, voire des centaines de millions d’euros chaque année. La simple mobilisation de 200 comptes bancaires pour des transferts de 50 000 euros chacun pourrait blanchir rapidement 10 millions d’euros. Avec des réseaux étendus, ces chiffres pourraient être multipliés par dix ou plus.
Conséquences et recommandations
L’utilisation de la diaspora djiboutienne comme vecteur de blanchiment expose les communautés expatriées à des poursuites judiciaires et ternit leur image. En parallèle, les fonds blanchis alimentent un système mafieux, renforçant la mainmise du régime sur Djibouti.
Pour contrer ces pratiques :
- Surveillance accrue : Les services anti-terrorisme et fiscaux des pays occidentaux doivent surveiller les flux financiers suspects impliquant des comptes djiboutiens pro-régime.
- Sensibilisation des communautés : La diaspora doit être informée des risques et dissuadée de coopérer avec ces réseaux du régime mafieux de Djibouti.
- Sanctions internationales : Les banques affiliées au régime devraient faire l’objet de restrictions pour limiter leur capacité à gérer des fonds douteux.
La lutte contre le blanchiment d’argent est un enjeu crucial pour préserver la stabilité économique et sociale en Afrique et dans le monde.
Hassan Cher
English translation of the article in French.
Djibouti: The mafia regime organizes money laundering via the pro-regime diaspora, camouflaged as Guelleh tours.
- Why is Guelleh touring the Djiboutian diaspora?
Since the beginning of 2024, Guelleh has been conducting an intense campaign in Europe and North America, targeting mainly the Djiboutian diaspora. Officially, these tours aim to strengthen ties with expatriates and promote projects such as affordable housing for the diaspora. In reality, they serve criminal purposes.
Behind the surface, Guelleh mobilizes pro-regime members of the diaspora, often affiliated to associative structures or mafia networks controlled by the Djibouti political police. These groups collect personal and banking data from individuals living in the West. This information is exploited under the pretext of fictitious programs, but in reality it is used for money-laundering activities stemming from the criminal activities of Djibouti’s mafia regime.
Guelleh’s travels to countries such as Sweden, Norway, France, Belgium and Canada reveal an attempt to strengthen the regime’s clandestine networks in the West. The collection of financial data is a central tool in this strategy of concealing illicit funds.
- Organization of the money-laundering project in the West
The Djibouti regime applies a sophisticated money-laundering method, structured in several stages:
Collection of illicit funds
The funds come from arms trafficking, drug trafficking, human trafficking, financing linked to groups such as Al-Shabab and ill-gotten gains.
Diaspora involvement
Pro-regime members of the diaspora receive between 30,000 and 50,000 euros in cash at home from the heads of criminal networks affiliated to Djibouti. This money is then deposited in bank or postal accounts belonging to pro-regime Djibouti individuals living in the West.
Transfers to Djibouti
The funds are then transferred to banks in Djibouti, mainly those controlled by the Guelleh family, such as CA International Bank. This process legitimizes the funds as declared financial inflows from the West.
Inflated declared amounts
Once the funds have arrived in Djibouti, their value is artificially multiplied in the accounting records. For example, a shipment of 10 million euros from Europe or Canada is declared as equivalent to 100 million euros on the spot, thus erasing all traces of its illicit origin.
- Origin and amount of laundered funds
The money the regime is trying to launder comes from a wide range of criminal activities:
– Drug and arms trafficking: Trade routes in the Horn of Africa facilitate this illegal trade.
– Human trafficking: The regime is accused of exploiting its geographical position for these activities, notably via Djibouti’s strategic ports.
– Terrorist financing: Links with terrorist groups such as Al-Shabab aggravate the situation.
– Ill-gotten gains: Corruption and misappropriation of public resources also contribute to the flow of dirty money.
Although it is difficult to assess precisely the amounts involved, experts estimate that these operations involve tens, if not hundreds, of millions of euros every year. Simply mobilizing 200 bank accounts for transfers of 50,000 euros each could quickly launder 10 million euros. With extensive networks, these figures could be multiplied by ten or more.
Consequences and recommendations
Using the Djiboutian diaspora as a vehicle for money laundering exposes expatriate communities to legal proceedings and tarnishes their image. At the same time, laundered funds feed a mafia-like system, reinforcing the regime’s stranglehold on Djibouti.
To counter these practices:
- Increased surveillance: Western countries’ anti-terrorism and tax services must monitor suspicious financial flows involving pro-regime Djiboutian accounts.
- Community awareness: The diaspora must be informed of the risks and dissuaded from cooperating with these mafia-regime networks in Djibouti.
- International sanctions: Banks affiliated to the regime should be subject to restrictions to limit their ability to manage dubious funds.
The fight against money laundering is crucial to preserving economic and social stability in Africa and worldwide.
Hassan Cher
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