Dans notre dernière édition, nous avons publié un article sur un scandale financier grave, survenu récemment à Djibouti-ville, à savoir l’extorsion de quelque vingt millions de dollars à la Banque centrale du pays. Oui, 20 millions de dollars, soit plus de trois milliards et demi de francs Djibouti (FD). C’est de l’argent public qui aurait pu servir à soulager de nombreuses familles djiboutiennes pauvres, notamment sous forme d’un vrai microcrédit pour des activités génératrices de revenus, aider de nombreux porteurs djiboutiens de projets d’entreprise, surtout parmi les jeunes, financer écoles et autres centres de santé, acheter médicaments et autres matériels médicaux, etc. C’est un grand manque à gagner pour le pays et sa population appauvrie.
Cet argent public, nous l’avons précisé, en nous appuyant sur nos sources, le couple Fatouma-Awo/Tommy, fille aînée de l’autocrate Ismail Omar Guelleh et son peu recommandable gendre, l’aurait extorqué en plein jour à la Banque centrale.
Depuis notre article, nous avons appris que les 20 millions venaient d’être versés par le Japon à la Banque centrale au titre du loyer de sa base militaire à Djibouti. Nous avons également appris que l’inénarrable Tommy aurait agressé et menacé d’expulsion du pays le directeur d’une banque commerciale de la place de Djibouti, dénommée International Business Bank. Il l’aurait fait suite au refus de l’homme de transférer à l’étranger tout ou partie des 20 millions de dollars extorqués à la Banque centrale. La victime se serait plainte auprès du vieil autocrate Ismail Omar Guelleh, mais ce dernier n’aurait rien fait. De guerre lasse, le banquier aurait finalement obtempéré au grossier et violent gendre du couple Ismail Omar Guelleh/ Kadra Mahamoud Haid.
Clairement, le silence assourdissant d’Ismail Omar Guelleh, malgré la gravité du scandale financier révélé dans ces colonnes, trahit son embarras. Il vaut aveu de culpabilité puisque le couple Fatouma/Tommy abuse du pouvoir usurpé de l’autocrate pour piller l’argent public.
Ce scandale soulève la question de savoir où va cet argent public volé par Fatouma et Tommy avec l’autorisation d’Ismail Omar Guelleh. Selon nos informations, il va être investi en Côte d’Ivoire pour enrichir encore davantage le couple prédateur. Nous continuerons d’enquêter.
Par ailleurs, le présent scandale nous rappelle un autre sujet : la présence à Djibouti de nombreuses banques. Elles sont au nombre de treize. En voici les noms : Banque pour le Commerce et l’Industrie Mer Rouge, Banque Of Africa Mer Rouge, Exim Bank of Djibouti, International Investment Bank, Banque de Dépôt et de Crédit de Djibouti, Cooperative Agricultural and Credit Bank, Commercial Bank of Ethiopia, Skill road International Bank, Bank Of China, International Business Bank, Saba African Bank, Salaam African Bank et East Africa Bank. Nous posons la question de savoir à quoi servent tous ces établissements bancaires. Est-ce que certains d’entre eux servent plutôt à des activités de blanchiment d’argent, comme le suggère le transfert à l’étranger des millions de dollars américains d’argent public que, sur ordre de Tommy, aurait opéré International Business Bank après leur vol assumé à la Banque centrale de Djibouti ?
Notre question est d’autant plus pertinente que, selon une étude extérieure, française pour ne pas la préciser, ‘’le marché se structure autour de trois principales banques qui concentrent 70% des actifs : Banque pour le Commerce et l’Industrie Mer Rouge, Banque Of Africa Mer Rouge et Exim Bank of Djibouti’’. A suivre de très près.