Dans un article récent de février 2024, nous avons évoqué la décision d’Ismail Omar Guelleh, relayée par son ministre du budget, Isman Ibrahim Robleh, de ‘’renforcer les compétences des agents comptables’’ publics. D’où la décision d’’’évaluer les agents comptables’’ des établissements publics et autres sociétés d’État pour ‘’renforcer l’intégrité financière’’ de l’État. C’est une mesure prise en réponse aux critiques récurrentes des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale.
L’évaluation, apprend-on, a été conduite en mars 2024 par l’inspection générale d’État, épaulée par les services du ministère du budget. Quels étaient les critères et autres modalités d’évaluation ? Ils sont restés opaques.
Un nombre significatif d’agents comptables, qui seraient parmi les meilleurs selon des informations que nous avons pu recueillir, ont dit non. Ils ont refusé de se prêter à cette évaluation peu sérieuse conduite sous la houlette d’un ministre qui, par formation et parcours professionnel, ne connaît guère plus que les quatre opérations et les petits problèmes d’arithmétique élémentaire. C’est un peu mieux que son patron Ismail Omar Guelleh qui, du haut de son lointain niveau de 6 + 2, sait à peine compter, mais quand même…
Contre les agents comptables publics qui ont osé protester contre la prétendue évaluation, la sanction n’a pas tardé. Ils ont été remplacés par d’autres dont il se dit que ni la formation ni les états de service ne sont meilleurs que les leurs. Mais, au moins, ces fonctionnaires auront eu la dignité de s’indigner face à une mise en scène grotesque.
Le fait même de discourir sur ‘’l’intégrité financière’’ et ’’l’évaluation des agents comptables’’ dans une gestion publique où des millions de dollars d’argent public sont couramment transférés vers des comptes privés liés à la famille dite présidentielle et à son entourage, fait sourire. En témoigne, si besoin est, le dernier acte relaté dans ces colonnes qui porte sur pas moins de 20 millions de dollars américains d’argent public djiboutien détournés à travers le Banque centrale du pays au profit de la fille Fatouma-Awo d’Ismail Omar Guelleh et de son époux Tommy. De tels actes sont-ils décidés par les agents comptables qui se voient sommés de virer l’argent public concerné par le détournement ?
La liste des agents comptables publics qui ont dit non à la mise en scène grotesque d’Isman Ibrahim Robeh et de son maître Ismail Omar Guelleh, est la suivante :
1) Ismail Mohamed Kamil
2) Farah Abdillahi Walieh
3) Idriss Absieh Hassan
4) Mahdi Aden Guireh
5) Mariam Souleiman Cheikh Moussa
6) Mohamed Abdallah Ali
7) Mohamed Abdoulkader Cheikh
8) Saïd Abdillahi Miguil
9) Awaleh Abdillahi Elmi
10) Fatouma Youssouf Arreiteh