Samedi 30 mars 2024, le président de la République fédérale de Somalie, Hassan Sheikh Mahamoud, a fait voter par le parlement fédéral une révision de la constitution fédérale provisoire du pays. Aux termes de cette révision, c’est notamment au chef de l’État, et non plus aux parlementaires, de mettre fin aux fonctions du premier ministre qu’il nomme, aux autorités fédérales de nommer les commissions électorales pour les élections fédérales et régionales et au peuple d’élire directement parlementaires et présidents au niveau fédéral comme à l’échelon régional.
Toutefois, cette révision ne fait pas consensus. Elle est vivement contestée, souvent moins pour sa teneur que dans la manière solitaire dont elle est conduite et surtout en raison du projet de pouvoir personnel que l’on prête à Hassan Sheikh Mahamoud. L’État fédéré le plus ancien, le Puntland, a déjà fait savoir son rejet de la révision, suspendant ses rapports de travail avec les autorités fédérales. D’autres États fédérés seraient sur le point de le suivre. Quant à l’opposition politique, composée d’anciens présidents tels que Sheikh Sharif Sheikh Ahmed et Mohamed Abdullahi Mohamed dit Farmamjo, ou encore d’anciens premiers ministres tels que Omar Abdirachid Ali et Hassan Ali Khaireh, ou de personnalités comme Abdirahman Abdishakur Warsama, elle n’est pas en reste. Elle a vent debout contre cette initiative constitutionnelle de Villa Somalia.
La communauté internationale relève déjà ce déficit de consensus national et parle d’absence d’inclusion.
Pour le président Sheikh Mahamoud, parti en voyage à l’issue de l’adoption de sa révision constitutionnelle, qui serait la première d’une série qu’il aurait programmée, la situation ne se présente donc pas sous les meilleurs auspices.