Dans la nuit de jeudi 22 à vendredi 23 février 2024, le camp de l’armée djiboutienne à Daoudaouya, au sud-ouest de la République de Djibouti, aurait été attaqué par des hommes armés. L’assaut aurait fait morts et blessés parmi les soldats, surpris pour la plupart dans leur sommeil. Un certain nombre d’autres soldats auraient également été enlevés par les assaillants. Ces derniers se seraient repliés avant le lever du jour avec les militaires enlevés et des armes prises au camp.
C’est du moins ce qu’a diffusé un post qui a circulé sur les réseaux sociaux à partir du vendredi 23 février au matin. Le texte n’est pas signé, mais certaines sources l’attribuent à la faction restée au maquis du Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD).
A partir de là, la rumeur de l’attaque s’est répandue dans le pays. Cependant, le gouvernement ne l’a ni confirmée ni infirmée, de sorte que la rumeur est restée en l’état, parfois contredite par une autre rumeur affirmant que les assaillants auraient été repoussés et leur attaque restée vaine.
C’est dans ce contexte que certaines sources dénoncent des arrestations parmi la population rurale de la zone de Daoudaouya. Ces arrestations auraient été opérées par les groupements de l’armée djiboutienne stationnés dans la région de Dikhil, au sud-ouest du pays, et dans la région de Tadjourah, au nord. Ces arrestations auraient visé des pasteurs nomades. Les noms de 23 personnes dont des femmes circulent sur les réseaux sociaux.
Ces personnes seraient toutes détenues par des militaires dans des camps de l’armée, ce qui est totalement illégal, car ce n’est pas la mission de l’armée de mener des enquêtes de police judiciaire et d’arrêter des civils. Cette mission est dévolue à la police et à la gendarmerie dans leur rôle d’auxiliaires de la justice subordonnés au parquet de la République.
Malgré tous ces éléments, les autorités djiboutiennes se murent dans un silence assourdissant. Ni le ministère de la défense, ni celui de l’intérieur ne se sont exprimés sur ce sujet. Pourquoi ? La question est insistante dans l’opinion publique. Alors, à quand une clarification officielle ?