Comme le montrent les images que nous avons pu nous procurer, les travaux de démolition du Quartier général (QG) des garde-côtes djiboutiens, en bordure de la Route de Venise, à Djibouti-ville, la capitale djiboutienne, ont repris. Ils ont repris à une vive allure. Comme pour faire discret, ce sont les garde-côtes eux-mêmes qui sont mis à contribution, sous la direction de leur chef de corps, le colonel Waiss Omar Bogoreh. Eux-mêmes travaillent à démolir ce qui reste de leur QG et à enlever les gravats. Ils sont donc à nouveau sommés de ‘’s’auto-démolir’’.
On le voit, la tactique habituelle d’Ismail Omar Guelleh et des siens est encore à l’œuvre. Elle consiste à suspendre une action prédatrice lorsqu’un média comme La Voix de Djibouti (LVD) en informe l’opinion nationale, mais pas seulement, puis à la reprendre un peu plus tard. Ici, la démolition a commencé en juin dernier. Elle a été suspendue suite à nos articles. Et la voici qui reprend.
L’objectif de cette démolition qui reprend en accéléré, après un temps d’arrêt, serait de faire place nette à un projet d’hôtel et de casino au profit de la fille Fatouma-Awo Ismail Omar du couple présidentiel et de son époux Tommy Tayoro Nyckoss.
Bien entendu, cela est des plus scandaleux. C’est indiciblement scandaleux. Cela doit cesser sans délai.
Bien entendu, La Voix de Djibouti ne se taira pas et continuera, sur cette affaire comme sur les autres, d’informer les Djiboutiens et le monde.
Pour rappel, voici ce que nous écrivions sur le sujet dans notre édition du 30 juin 2023. ‘’(…) Le Quartier général des garde-côtes djiboutiens n’existe plus. Il est en cours de démolition sur ordre du gendre Tommy Tayoro d’Ismail Omar Guelleh et de son épouse Fatouma-Awo Ismail Omar. Ce sont les garde-côtes eux-mêmes qui ont été sommés de détruire leur Quartier général, ce qu’ils font sous le commandement de leur chef de corps, le colonel Waiss Omar Bogoreh. Une institution publique se voit ainsi enjoindre de démolir sa propre direction pour faire place nette à un projet privé de la fille du chef de l’État et de son peu recommandable époux ! Nous apprenons que le projet que le couple Fatouma-Tommy porte et pour lequel il confisque le site du Quartier général des garde-côtes consiste en un hôtel de standing et un casino. Cela vous inspire-t-il quelque chose ?
L’hôtel, d’abord. La première question qu’il inspire est de savoir avec quel argent les deux sans-diplômes comptent le construire. En dehors du produit de la prédation de l’État de Djibouti et, dit-on, d’autres activités inavouables, ils n’ont rien gagné, ou presque, par leurs propres moyens. Alors avec quel argent ? Avec d’autres deniers publics détournés ? Avec de l’argent issu de tel ou tel trafic illicite et partant à blanchir ? Avec de l’argent sale venu d’ailleurs pour blanchiment ? Dans tous les cas de figure, il s’agit d’argent mal gagné. Quant à la clientèle potentielle visée, quelle est-elle ? Dans un petit pays où, sous Guelleh, les hôtels ont poussé́ comme de l’herbe après la pluie, c’est-à-dire en grand nombre, à quelle part de marché un tel hôtel peut-il s’attendre ? Sur la seule Route de Venise, en bordure de laquelle se situe le terrain que le couple confisque aux garde-côtes, il y a au moins deux établissements hôteliers dont l’un près du Port, et il est attribué́ à la même famille présidentielle. A l’analyse, il apparaît que ni le financement du chantier ni la clientèle potentielle ne constituent un problème pour cet hôtel. Cela suggère que l’essentiel réside ailleurs : la réalisation de l’établissement et son état d’ouverture. Il suffirait alors à l’hôtel du couple d’être construit, inauguré en grande pompe par le vieil autocrate et prédateur en chef de l’État de Djibouti et maintenu ouvert. En d’autres termes, l’argent semble déjà là, dormant quelque part, peut-être stocké dans un conteneur. Pour sortir de là sans ‘’soupçons’’, il lui faut entrer dans le circuit économique licite par l’intermédiaire d’un simulacre d’activité, ici sous la forme d’un hôtel. Bien entendu, ses chambres et autres suites luxueuses peuvent toujours servir au penchant pour la débauche de Tommy et consorts, ce qui est une façon autorisée par Haramouss de les occuper.
Le casino, ensuite. Pour rappel, un casino est un établissement de jeux d’argent. Accessoirement, il peut offrir des services de restauration et des spectacles, notamment pour rendre l’ambiance plus agréable aux joueurs. Jeux d’argent ? Mais il y a déjà un établissement du genre, du côté du Sheraton hôtel de Djibouti, et il ne semble pas y avoir de marché pour deux dans ce petit pays où l’immense majorité du million d’habitants survit dans la pauvreté et l’extrême pauvreté. Alors qui pour jouer et avec quel argent ? Là non plus, l’argent ne poserait pas de problème. Il serait déjà disponible. Il suffirait de lui construire et inaugurer un casino pour qu’il y coule à flot et en ressorte propre, prêt à tous les usages.
Observons, au demeurant, que sont nombreux les hôtels et projets d’hôtels que l’on attribue à la famille de Haramouss à Djibouti. Est-ce à dire que l’hôtellerie lui apparaît plus pratique que d’autres activités pour habiller l’inavouable ? Disons que c’est, au moins, un autre élément qui interpelle sur l’origine de l’argent investi ou à investir. Alors, Fatouma-Awo et Tommy bientôt propriétaires d’un hôtel et d’un casino douteux sur le terrain du Quartier général des garde-côtes djiboutiens, Route de Venise ?’’. A suivre de très près.