Selon des informations concordantes que nous avons pu recueillir, Ismail Omar Guelleh, président sans légitimité démocratique de Djibouti, aurait commandé un audit sur la masse salariale que prend en charge le budget général de l’État. C’est ce budget qui fait chaque année l’objet d’une loi de finances votée par les députés mal élus du régime. Cette décision de Guelleh ferait suite aux difficultés de trésorerie que le pouvoir rencontre depuis maintenant des mois.
Et pan ! L’audit aurait révélé l’existence d’environ 8000 personnes touchant une rémunération étatique sans fournir le moindre travail. Parmi eux, de nombreux cadres moyens et supérieurs dont certains se seraient reconvertis dans les affaires. Ces faux salariés seraient, pour partie, présents sur le territorial national et, pour l’autre partie, partis pour l’étranger.
A en croire nos sources, les personnes recensées sont réparties entre les différents départements de l’administration centrale. Ne sont donc pas inclus dans le chiffre cité celles et ceux payés à ne rien faire par les établissements publics et autres sociétés d’État telles que Djibouti-Télécom.
Les conclusions de l’enquête auraient été portées à la connaissance d’Ismail Omar Guelleh. Elles auraient été accompagnées d’une note secrète lui expliquant qu’environ 80% de ces faux salariés auraient été recrutés ou libérés de leurs obligations professionnelles à sa propre demande ou à celle de son épouse Kadra Mahamoud Haïd. En d’autres termes, c’est grâce à Ismail Omar Guelleh lui-même et à son influente épouse que l’immense majorité de ces 8000 personnes seraient payées avec l’argent du contribuable à ne rien faire.
Réaction de Guelleh ? Il aurait demandé au ministère de l’emploi et à celui du budget de ne pas toucher aux protégés de son épouse Haïd mais de lui préparer la révocation d’une partie de ceux recommandés par lui-même. Quelle partie ? Les moins proches de sa personne, souligne-t-on.
Ainsi, va l’État de Djibouti sous Guelleh. A suivre de près.
Parmi ces payés-pour-ne-rien-faire, figure un certain Ismail Omar Guelleh, chef de l’administration en sa qualité de chef de l’État et du gouvernement. Il ne paraît presque plus au palais présidentiel, concordent nos sources. Les adeptes du salaire sans contrepartie y trouvent un encouragement à continuer.
De cet homme usé, certaines raisons objectives peuvent expliquer l’absence. Son état de santé est volontiers mis en avant, ce que ne démentent pas ses rares apparitions publiques qui le montrent se traînant à force de fatigue. Sa mine fantomatique et son essoufflement au moindre effort se passent de commentaire. Son âge est également agité en argument. Ce n’est pas spécieux compte tenu de sa vraie date de venue au monde. Il aurait au moins quatre ans de plus que sur son acte de naissance officiel et serait un vieil homme de quatre-vingt ans, non de soixante-et-seize ans. Dans un cas comme dans l’autre, il figure parmi le petit nombre de personnes qui franchissent le cap de soixante-dix ans à Djibouti où l’espérance de vie est estimée à 53 ans (https://www.emro.who.int/fr/dji/links/).
Reste que ni son âge, ni son état de santé ne peuvent l’excuser. Il occupe de très hautes fonctions et cette défaillance prolongée ne peut lui être pardonnée. En d’autres termes, s’il est désormais inapte à aller travailler, il doit en tirer les conséquences. Il doit faire valoir son droit au repos et se retirer du pouvoir. Il n’a pas d’autre option recevable, car son absence, et aucun effort de présence-absence (présence inactive) ne peut la combler, est intenable.
Devant cette situation, les autres institutions étatiques qui ont été impactées par la suspension des décaissements par le FADES, se seraient tournées vers l’autocrate Ismail Omar Guelleh. Embarrassé, ce dernier préparerait un décret ordonnant au ministre du budget, Isman Ibrahim Robleh, d’assurer le remboursement au FADES desdits financements en lieu et place des institutions défaillantes, à savoir la SIAF, l’Arulos, l’ONEAD et le Port de Tadjourah.
Bien entendu, la question centrale reste posée : Où est passé l’argent qui devait servir au remboursement des prêts contractés par la SIAF, l’ONEAD, l’Arulos et le Port de Tadjourah ? Nous y reviendrons. A suivre de près.