Dans une récente cérémonie, qui s’est tenue le 10 août 2023, le vieil autocrate Ismail Omar Guelleh inaugurait un ensemble de 440 appartements (336 de type F3 et 104 de type F4) présentés comme sociaux. C’était à Balbala PK13, en banlieue de la capitale djiboutienne, Djibouti-ville. Officiellement, les logements en question avaient été conçus et réalisés en faveur des familles djiboutiennes modestes, celles dont les revenus ne permettent pas l’accès à un logement décent.
A ce sujet, l’Agence de réhabilitation urbaine et du logement social (Arulos), organisme public chargé de ce projet, écrivait sur sa page Facebook : ‘’Le président de la République, Ismail Omar Guelleh, a procédé, aujourd’hui, jeudi 10 août 2023, en début de matinée, à l’inauguration officielle de la première phase de la nouvelle cité de 440 appartements au Nord de PK13, dans la commune de Balbala, réalisé par Arulos du ministère de la ville, de l’urbanisme et de l’habitat. (…) La réalisation de ces 440 logements sociaux s’inscrit dans le cadre de la politique du président de la république, chef du gouvernement’’.
Bien entendu, ce n’est pas la première fois que, depuis sa prise du pouvoir en 1999, le prédateur d’État Ismail Omar Guelleh fait de telles annonces. Des annonces trop souvent sans lendemain, soit que les logements dits sociaux vont à d’autres que les familles modestes, soit qu’ils ne voient jamais le jour. De sorte que pas grand-monde ne lui fait confiance en la matière, comme dans d’autres.
Si nous revenons sur ce sujet aujourd’hui, c’est que de petites annonces à caractère commercial ont retenu notre attention sur les réseaux sociaux, notamment sur le site www.dahaboo.com. Elles portent sur la vente ou la location d’appartements faisant précisément partie de ces 440 logements dits sociaux inaugurés le 10 août 2023 au PK13. Tout naturellement, cela soulève des questions. Les logements annoncés sociaux le sont-ils vraiment ? Si oui, comment se fait-il qu’ils fassent déjà l’objet de vente et de location, alors qu’ils sont normalement destinés à de modestes familles qui ont besoin de les habiter, car sans logement à elles ?